Les artificiers de la chanson française

Certaines chansons marquent autrement que par le succès public qu'elles peuvent engendrer.
La forme mélodique aussi bien que le texte ou que le style peuvent constituer un marqueur tel que les chansons à venir, consciemment ou non, intégreront cet apport.
Voici 5 chansons qui me semblent avoir eu cet effet lors les 50 dernières années :
Les élucubrations - 1966
C'est premier succès du chanteur Antoine. La chanson sort en 1966 dans son premier album.  A ce moment, Antoine  est encore élève ingénieur à l'École centrale. Cet album est intitulé Les élucubrations d'Antoine. Les paroles sont provocatrices tout comme le scopitone et l'allure générale du chanteur à la chemise à fleur. Grand admirateur de Bob Dylan,  Antoine, réalise une chanson proche de la forme créée par son maître, mais traité à la sauce gauloise.


Lindberg - 1968
Cette chanson appartient au quatrième album musical publié par Robert Charlebois, celui qui le fera connaitre en France. En partie enregistré en duo avec Louise Forestier il est diffusé en 1968. Souvent connu sous le nom Lindberg, notamment en France, en référence à la chanson-phare de l'album. Une chanson décalée, psychédélique, anachronique ... avec une musique tout aussi surprenante



Marcia Baïla - 1984
C'est une chanson du groupe français Rita Mitsouko sortie en 1984 sur leur premier album du même nom.Au milieu des années 1970, Catherine Ringer rencontre Marcia Moretto, danseuse argentine, et décide de prendre des cours sous l'égide de cette dernière au Centre de danse du Marais. Elles sont ensemble sur scène un an après.
À la fin des années 1970, Catherine Ringer rencontre Fred Chichin ; le groupe est formé, donne des concerts, et Marcia Moretto les accompagne. L'idée de la chanson vient de Catherine Ringer : plus précisément en 1983, après la composition de la musique de la Biennale de la danse de Lyon. Marcia Baïla, chanté avec un accent espagnol forcé, sera un hommage à Marcia Moretto morte peu avant d'un cancer.


Ta douleur - 2005
 Le Fil est le deuxième album de la chanteuse française Camille paru en 2005. L'une de ses particularités est qu'un bourdon sur la note la forme un segue, un lien entre les chansons, d'où le nom de l'album.  La chanteuse a mentionné que beaucoup de gens lui ont renvoyé l'album, pensant qu'il y avait eu un problème à l'enregistrement. Mais c'est la chanson principale "Ta douleur" qui a retenu l'attention du public. Comme toutes les autres chansons du disque elle est construite sur une exploration de la voix, avec pour seul instrument une contrebasse et parfois un clavier. Sur scène, Camille reproduit ce minimalisme :



Papaoutai - 2013
C'est une chanson du chanteur belge Stromae extraite du second album studio paru en 2013, intitulé Racine carrée.
Le titre Papaoutai utilise une forme de jeu de mots abstrait appelé trompe-oreilles. Ce mot inventé joue entre les deux sens : « Papa où t'es ? » et « empapaouter » signifiant « se faire duper voire se faire sodomiser » en argot, rappelant ainsi l'attitude volage du père et les souffrances du fils.
La vidéo, publiée sur YouTube, est la vidéo francophone la plus vue au monde avec plus de 500 millions de vues


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