Joan Baez en français

Son talent de chanteuse est révélé à l'aube des années 60. Mais Joan Baez  ne serait pas ce qu'elle est si cette voix n'appartenait pas à 'une personne d'une humanité exceptionnelle.
Dés les années 60 son militantisme en faveur de l'anti-militarisme ( à l'époque le soutien aux objecteurs de conscience ) et en faveur de l'égalité des races humaines lui a procuré une image de "Madone" intraitable dans ses convictions.


Elle a été un soutien important de Martin Luther King dans son combat en faveur de la cause des gens de couleur et en 2021 elle combat toujours sur tous les fronts, apportant sa caution à toutes les causes humanitaires et pacifiques.

Mais cette image militante ne l'a jamais empêché de chanter des chansons plus douces appartenant au folklore américain ou d'autres origines comme c'est le cas de "Plaisir d'amour"  où elle propose déjà le premier couplet dans un excellent français.
 
Cette chanson terminait son second disque en 1961.
Découvreuse de Bob Dylan qu'elle chante la première,  elle est reconnue dans les années 60  comme une des plus emblématiques artistes « folk revival », la conscience d'une génération


C'est pour soutenir ces combats qu'elle chante en 1971 à la Fête de l'Humanité la chanson "Parachutiste" écrite par un jeune chanteur qui n'a pas encore sorti de disque : Maxime Le Forestier.
Elle la reprend ici devant l'auteur en 1973 dans un Grand Échiquier de Jacques Chancel qui lui est consacré.
Il est remarquable de préciser qu'à cette même époque, Maxime Le Forestier n'a jamais pu la chanter à la télévision nationale !



Dans cette même émission elle interprétait aussi une chanson enregistrée dans son 6éme album studio, Farewell Angelina ( celui ou elle commence à chanter Dylan) paru en 1965 : Il s'agit de "Pauvre Rutebeuf" chanson écrite par Léo Ferré.




Parcourant les scènes du monde entier, elle les partage souvent avec de nombreux artistes populaires comme sur cette photo : Mama Cass (Mama's &Papa's), Joni Mitchell et Judy Collins à Big Sur en 1968


En 1980 sur le parvis de Notre-Dame de Paris, nouvelle reprise d'une chanson française : " Le déserteur" écrite par Boris Vian, chanson qui avait elle aussi été interdite de diffusion sur les radios françaises durant de longues années .




C'est une reprise d'une chanson bien plus consensuelle qu'elle proposait en français en 1981 dans une émission de variétés à la télévision française : "Prendre un enfant par la main" d'Yves Duteil


Joan a souvent chanté avec sa jeune sœur Mimi Farina, hélas décédée en 2001 d'un cancer, notamment au entre les murs de prisons.



En 1983, elle nous enchante à Paris en créant en français "A tous les enfants" une chanson anti-militariste écrite pour le texte par Boris Vian ( sur une superbe musique de Claude Vence ) : une merveille !


Si la photo ci-dessous  date du début des années 70,  c'est en 1997 qu'elle retrouvait Maxime Le Forestier pour enregistrer avec lui une chanson de Gabriel Yacoub intitulée "Les choses les plus simples".


Ils la chanteront ensemble à Lyon Fourvière la même année mais il n'existe pas d'enregistrement de cette performance.


En 2018, Joan Baez continuait à inscrire à son répertoire ces chansons en français lors de ces passages dans notre pays. Elle en reprenait aussi d'autres comme "Manhattan-Kaboul" de Renaud et "Le chant des partisans"  d'Ana Marly, en y glissant juste un couplet en français

 A 77 ans elle n'abandonne pas ses actions où sa voix unique accompagnée de sa guitare la mène en Europe de l'Est, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud…. Si sa voix la trahit parfois, ses combats sont restées les mêmes ....mais remis à jour : Trump a remplacé Johnson, Nixon ou Bush

Voici 2 derniers titres en français : "Les feuilles mortes " de Jacques Prévert sur une musique de Joseph Kosma, qu'elle avait enregistré en 1967 mais que sa maison de disque n'a diffusé qu'en 2003 dans une version enrichie du disque "Joan"...

... et pour finir Maxime Le Forestier qu'elle retrouvait en 2015 à Nîmes pour  une prestation commune décontractée dans laquelle ils reprenaient notamment  "Le temps des cerises" de J-B Clément et Antoine Renard :





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