Le Taoïsme, Enseignement de la Voie





Les principes de base du Taoïsme :

1. L’humain fait corps avec l’univers

  • Le taoïste se doit d’être modeste face à l’univers, à la nature et ce qu’elle impose. Il doit s’y soumettre car il ne trouvera que le malheur s’il lutte contre elle ou s’il essaye de la dominer.
  • Dans le taoïsme, l’univers est en perpétuelle évolution, seul le changement est permanent, tout n’est que recommencement sans fin.

2. La voie et la vertu

  • Le livre « Tao Te King  » (La Voie et la Vertu) de Lao-tseu pose les fondements du taoïsme.
  • Sans notions moralisatrices, il est exempt de concepts comme l’enfer, le diable, les ténèbres éternelles, les forces du mal, en opposition avec un Dieu lumineux et bon. Rien dans l’univers n’y est conçu comme intrinsèquement mauvais. Le bien a besoin du mal et inversement.
  • Le sens de l’équité et la volonté d’être en harmonie avec l’univers suffisent à être dans le Tao, dans la Voie.
  • La moralité est une norme interne chez l’homme sage, il ne fait pas le mal. Pour le taoïste, l’homme n’est pas coupable de ses erreurs, il est juste ignorant, il est en apprentissage.

3. Les paradoxes

  • Pour « trouver la Voie », un des moyens possible est l’utilisation de paradoxes, il est écrit dans le « Tao Te King  » :
    « Celui qui sait ne parle pas. Celui qui parle ne sait pas. »
    « La faiblesse est plus forte que la force  »
    « Connaître, c’est ne pas connaître : Voilà l’excellence. Ne pas connaître, c’est connaître : Voilà l’erreur. »
  • Le but de ces phrases paradoxales est de perturber le cerveau, de briser la pensée conventionnelle, l’éducation reçue, l’instruction inculquée.

4. L’expérience avant tout 

  • Le Tao n’est compréhensible que dans la réalité de la vie. C’est à chacun de travailler avec ses outils, de créer son propre chemin, dans l’expérience concrète et le quotidien.
  • Le but de toute réflexion est l’action, aussi abstraite soit-elle, elle doit toujours avoir une finalité pratique, concrète, dans la vie de chaque jour.

5. Responsabilités

  • Les taoïstes sont des anarchistes spirituels, il n’y a pas de hiérarchie, pas de règles et une absence de volonté de convaincre.
  • Chaque humain est responsable de son existence, de son développement affectif, social, spirituel et de sa santé.
  • Pour le taoïste, l’infraction aux lois naturelles entraîne inévitablement des sanctions : Manque d’harmonie, isolement et affliction.
  • Toutes mes paroles, tous mes actes ont des conséquences, ma responsabilité est donc grande, je dois faire attention à tout ce que je fais et à tout ce que je dis. L’idéal étant de ne pas laisser de traces.

6. Les outils

7. Être soi, authentique

  • S’accepter tel que l’on est est la meilleure manière de conduire sa vie. Focaliser toute son attention sur son apparence ou porter un masque font perdre trop d’énergie.
  • Être authentique avec soi et avec les autres est le meilleur moyen de ne pas tomber dans les pièges de l’ego.

8. Avoir une vie simple

  • Dans le taoïsme, il est recommandé de ne pas gaspiller son énergie vitale, l’excès est donc à bannir dans les pensées, les mots et les actes de la vie. Le « trop » est source de déséquilibre dans tous les domaines de la vie.
  • A contrario, la simplicité et la frugalité nous font aller à l’essentiel des êtres et des choses.

7. Détachement, humilité

  • Apprendre à gérer ses émotions par des outils corporels pour ne pas s’identifier à ses succès ou à ses échecs, pour être capable de relativiser.
  • Le but est de cultiver un ego stable et non réactif, la pratique de l’humilité et du détachement conduiront au dépouillement et à la sagesse.

8. Humour et émerveillement

  • Il s’agit de se rendre disponible à l’émerveillement, à voir la beauté partout et en tout, mais aussi de rire des choses du monde, de les dédramatiser.
  • Le taoïste a compris que la vie était un jeu, il la traverse en restant lui-même, en étant à la fois attentif et détaché, mais en jouissant de sa beauté.

Comment connaître le Tao ?

« Selon Lao, le Tao est cette chose silencieuse, profonde, invisible, inaltérable qui existait avant le ciel et la terre. Il est aussi la mère de l’univers, la source d’où provient chaque chose. Il embrasse toute chose et demeure insaisissable, indicible.
Tao signifie également route, chemin, voie. Il est toujours en mouvement, fluide, insaisissable.



Mal connu en occident et redécouvert à la faveur des disciplines qui s’en inspirent, le taoïsme est un grand courant de pensée qui imprègne depuis l’Antiquité toute la culture chinoise. Il a donné corps à une religion ritualiste, fondée sur le culte du mythique Lao-tseu, philosophe fait dieu.
Deux termes en chinois correspondent au mot taoïsme en français : « daojia » et « daojiao », littéralement « famille de la Voie » et « enseignement de la Voie ». Le premier désigne le taoïsme philosophique associé aux livres de Lao-tseu et de Tchouang-tseu, dont l’essentiel remonte au IV ème siècle avant notre ère. Le second se réfère au taoïsme religieux qui débute comme mouvement sectaire au II ème siècle. Ce mouvement, souvent appelé « Voie des Maîtres célestes » préconisait la récitation du seul texte de Lao-tseu.

« Être et non-être viennent de l’Obscur au-delà de l’obscur »
« Vide et plein passent l’un dans l’autre »
« Défais-toi de ton tempérament fier et de tes désirs multiples »
« Ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent rien »
« Qui fait corps avec le Principe devient si haut qu’inaccessible »
« Qui excelle à activer le souffle repousse tous les maux »
« Il connaît sans apprendre, accomplit sans agir »
« Il aimait se rendre en audience auprès des esprits »
« L’Un, favorable quand approché, néfaste à qui lui tourne le dos »
« Poudre de cinabre – quintessence du Bois – se mêle au Métal pur »



La recherche de la sagesse en Chine se fonde principalement sur l’harmonie. L’harmonie, pour les taoïstes, se trouve en plaçant son cœur et son esprit (le caractère chinois du cœur désigne les deux entités) dans la Voie (le Tao), c’est-à-dire dans la même voie que la nature. En retournant à l’authenticité primordiale et naturelle, en imitant la passivité féconde de la nature qui produit spontanément les « dix mille êtres », l’homme peut se libérer des contraintes et son esprit peut « chevaucher les nuages ». Prônant une sorte de quiétisme naturaliste (Granet), le taoïsme est un idéal d’insouciance, de spontanéité, de liberté individuelle, de refus des rigueurs de la vie sociale et de communion extatique avec les forces cosmiques. Ce taoïsme des grandes chevauchées mystiques a servi de refuge aux lettrés marginaux, ou marginalisés par un bannissement aux marches de l’Empire, aux poètes oubliés, aux peintres reclus... et fascine aujourd’hui bien des Occidentaux.
Pour se libérer des contraintes sociales, le taoïste peut fuir la ville et se retirer dans les montagnes, ou vivre en paysan. Dans les Entretiens de Confucius, on trouve déjà cette opposition entre d’une part ceux qui assument la vie en société et cherchent à l’améliorer (les confucianistes) et, d’autre part, ceux qui considèrent qu’il est impossible et dangereux d’améliorer la société, qui n’est qu’un cadre artificiel empêchant le naturel de s’exprimer (les taoïstes), une dialectique peut-être analogue à la question de l’engagement de l’intellectuel. Zhuangzi a des images frappantes : un arbre tordu, dont le menuisier ne peut faire de planches, vivra de sa belle vie au bord du chemin, tandis qu’un arbre bien droit sera coupé en planches puis vendu par le bûcheron. L’inutilité est garante de sérénité, de longue vie. De même l’occupant d’une barque se fera insulter copieusement s’il vient gêner un gros bateau, mais, si la barque est vide, le gros bateau s’arrangera simplement pour l’éviter. Il convient donc d’être inutile, vide, sans qualités, transparent, de « vomir son intelligence », de n’avoir pas d’idées préconçues et le moins d’opinions possible. Ayant fait le vide en soi, le sage est entièrement disponible et se laisse emporter comme une feuille morte dans le courant de la vie, c’est-à-dire : librement « s’ébattre dans la Voie ».




L’inutilité sociale, l’absence de qualités effectives qui est présence en puissance de toutes les qualités possibles, la vacuité d’un cœur libéré de tout souci mondain, sont les aspirations les plus courantes de la voie taoïste. On peut se retirer du monde pour s’en approcher, mais ce n’est ni nécessaire ni suffisant. Pour réaliser cette libération, pour « trouver la Voie », un des moyens possible est l’utilisation des paradoxes. Il y en a beaucoup dans le Dao De Jing : c’est sans sortir de chez soi qu’on connaît le monde, c’est en ne sachant pas qu’on sait, c’est quand on agit le moins que son action est la plus efficace, la faiblesse est plus forte que la force, la stupidité marque l’intelligence suprême, ou la civilisation est une décadence. Le but de ces paradoxes semble d'abord de briser la pensée conventionnelle, de rompre les chaînes logiques et casser le sens des mots, comme le cultivera plus tard le bouddhisme Chan. C’est aussi une arme polémique contre les doctrines qui s’instituent, par exemple le confucianisme. Mais il y a certainement aussi, comme pour le paradoxe du vide, une manière de pratiquer ces paradoxes qui apporte une efficacité, justifiant l'intérêt encore porté à ce texte. Son secret semble un mystère vivant, pas une mécanique vide.
( Texte extrait de Wikipédia )



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