A dents


 Certains artistes considèrent la bouche comme une image possible du sexe. Ainsi, Magritte
dans son tableau « Le viol » ose transformer le visage de la femme : la bouche peut être
regardée comme un objet de désir sexuel.

Ces définitions servent l’idée que les dents prennent des significations multiples, et parfois
contradictoires. On ne peut donc leur attribuer un symbole unique.
Les dents sont les organes les plus investis après les organes sexuels et les organes des sens.
C’est un véritable carrefour entre notre monde intérieur et le monde extérieur.


 La perte d’une dent est l’un des premiers signes de vieillesse et de mort. Ressentie comme une
atteinte profonde de l’intégrité corporelle, celle-ci est vécue comme une petite mort.


Les dents peuvent être un véritable atout de charme.
 Les dents sont ornements et parures buccales dans une bouche symbole de beauté, séduction
et éclat.

Depuis toujours, la séduction s’opère grâce au jeu de contraste entre la bouche et les dents :
Chez les égyptiennes, la bouche fine et rosée est ornée de rouge et protège les dents plus
blanches que la poudre de gypse.

Les grecques jouent aussi avec les contrastes. Ces prêtresses de la beauté appliquent leurs
lèvres de rouge avec de l’ocre, de la mûre et de l’acanthe.

Les romaines émaillent leurs dents à la corne pillée. Or l’usage répété de la céruse comme
cosmétique noircit et pourrit les dents qui deviennent alors objet de tous les tourments.
Les lèvres rouges rehaussent la blancheur, la finesse, la pureté ; elles exaltent la pâleur opaline
des dents.

La dame de la renaissance doit posséder trois choses rouges : les lèvres, les joues et les
ongles ; et trois choses blanches : la peau, les mains et les dents.
Il s’agit là d’un idéal, où la bouche doit être plutôt petite et le sourire ne doit découvrir que
cinq ou six dents, perles d’ivoire.

La vénitienne frotte ses dents une fois par semaine avec un mélange de poudre de corail
rouge, de sang de dragon, de tartre de vin blanc, d’os de seiche, de noyau de pêche pour leur
donner la blancheur aristocratique.
Au XVIIème siècle, les dents sont frottées à la craie au goût de menthe. 

Aujourd’hui, la beauté et l’esthétique sont omniprésentes. Il y a une culture du beau, de
l’apparence. On voudrait contrôler les affres du temps. La moindre ride est une tare.
La bouche doit être belle, harmonieuse et saine, palais d’ivoire aux arcades émaillées.
La beauté envahit les affiches publicitaires, avec des bouches pulpeuses aux dents éclatantes
de blancheur.

On constate bien que le culte du « beau » passe aussi par les dents.




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