Maxime Le Forestier Partie 1

Quand on avait 20 ans en 1970, on avait la tentation de le choisir comme porte-drapeau de notre génération. Si l'on aimait aussi bien Brassens que CSN&Y il en faisait la synthèse, proposant tout autant des textes soignés et "anti-système" que des mélodies simples mais  inspirées. Et pour ne rien gâter sa voix et son personnage achevaient de convaincre les plus hésitants. Derrière lui, Alain Le Douarin à la guitare et Patrice Caratini à la contre-basse contribuaient à broder un habillage idéal pour sa voix légère. Résumé en image :


Son premier album allait provoquer un raz-de-marée et installer Maxime comme le leader d'une génération post-soixante-huitarde, position qui allait peser lourdement sur ses épaules...
Sans revendiquer ce rôle il avait à l'assurer.

 Mais 5 années et 5 albums plus tard, les choses avaient évoluées. L'homme avait mûri et ses idéaux s'étaient au mieux fragilisés, effrités...
En 1979 il tirait un trait sur cette période en sortant un enregistrement live "Maxime Le Forestier chante Brassens", à mes yeux un chef d’œuvre, même s'il ne rencontra pas un succès public considérable.
C'était aussi la fin du trio qu'il formait avec Le Douarin & Caratini.


Entré ensuite dans une nouvelle ère artistique  bien plus chaotique, il sortit en 1983 un disque révolutionnaire pour le marché français et précurseur par son utilisation des machines numériques et de séquences en boucles devenues depuis si ordinaires. On y trouvait un titre qui résumait assez bien la décennie précédente : "Les jours meilleurs" qui reste encore l'une de ses plus belles réussites. Maxime y avait lâché la guitare et confié les arrangements à Jean-Pierre Sabar, Georges Rodi assurant au synthé.


Près de 50 ans après, on peut encore saluer sa démarche musicale osée, même si à compter de son retour en grâce en 1988 avec "Né quelque part" il est devenu  plus consensuel dans ses choix.
Saluons enfin sa reprise en 9 CD de l'intégrale de Georges Brassens terminée en 2005. Elle allait l'obliger durant plusieurs années à mettre de côté sa propre création afin de chanter "le bon maître" sur toutes les routes de France et dans le Monde entier.
Pour ses tournées Brassens, il était simplement accompagné de sa seule guitare, apportant  pas mal de nouveaux arrangements très réussis et interprétant aussi toutes les chansons que Brassens n'avait jamais chanté en public.
 Un "must" qu'on abordera un jour dans une Phase 2 !

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